Data client, data science, big data… vous l’avez compris : la data est devenue en quelques années un enjeu incontournable. Réelle obsession, on la retrouve même au cœur des applicatifs. Si bien que les Digital Factories fleurissent en nombre dans les grandes entreprises. Véritable usine à fabriquer des « assets » digitaux, la Digital Factory concentre l’ensemble des compétences nécessaires à la réalisation d’applicatifs combinant le logiciel et la science des données. Selon un rapport d’ABI Research, le marché de la Digital Factory, des éditeurs aux intégrateurs, devrait progresser annuellement de 35% jusqu’à atteindre 111 milliards de dollars en 2026.
Technip Energies, leader mondial de l'ingénierie et de la technologie, engagé dans la transition énergétique, a mis en place une Digital Factory en 2021. Lors de la Journée Data, organisée par lesBigBoss, Stanislas de Crevoisier, head of digital services factory, aborde la data au cœur des applicatifs et revient sur le pilotage d’une Digital Factory dans une grande entreprise.
La data et le digital : les incontournables du secteur énergétique
Technip Energies est une société de 15 000 salariés qui conçoit et construit des infrastructures et des usines pour les énergéticiens, et fournit des technologies associées. Historiquement, ses clients sont principalement les acteurs du pétrole et du gaz, mais le secteur de l’énergie se transforme de manière spectaculaire depuis quelques années, et l’entreprise se développe fortement dans la décarbonation et les énergies renouvelables. Pour Stanislas de Crevoisier, il était “essentiel pour une entreprise d’un secteur en grande mutation de s’adapter et de piloter le changement”. Ce changement passe par la data : "le monde de l'énergie se digitalise à toute vitesse”.
“Chaque demi-pourcent que l’on peut gagner sur certains centres de coûts peut avoir des retours sur investissement considérables.”
Stanislas de Crevoisier, head of digital services factory chez Technip Energies
Avec un chiffre d’affaires de 6,7 milliards d’euros en 2021, Technip Energies déploie des projets dont les budgets se chiffrent entre quelques millions et quelques milliards d’euros. Dans ce contexte où les capitaux et enjeux financiers sont élevés, “chaque demi-pourcent que l’on peut gagner sur certains centres de coûts peut avoir des retours sur investissement considérables”. Et ces demi-pourcents peuvent être obtenus grâce à une bonne exploitation de la data. Par exemple, la data est essentielle pour améliorer la performance des usines, pour améliorer des chaînes logistiques pouvant contenir plusieurs centaines de milliers de références, pour améliorer le suivi des chantiers et la sécurité des travailleurs, ou encore pour répondre aux exigences réglementaires de suivi de l’empreinte carbone.
Pour faire de la data un moteur de création de valeur, Technip Energies a divisé son activité digitale en trois entités :
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les fondations, incluant l’acculturation, la montée en compétence sur les sujets data, la mise en place d’une plateforme data, ou encore la data gouvernance
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le digital pour l’excellence opérationnelle, qui vise à améliorer la performance d’exécution des projets d’ingénierie et de construction
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les “digital services” pour le développement d’applications digitales à destination des clients finaux afin de générer de nouveaux business pour l’entreprise. Les deux dernières entités ont chacune leur Digital Factory.
Les secrets d’une Digital Factory qui marche
“L’innovation va avec le risque et le risque va avec l’échec. Les échecs sont donc inévitables pour toute entité digitale. La question c’est : comment limiter leur nombre et leur impact ?”
Stanislas de Crevoisier, head of digital services factory chez Technip Energies
L’activité « Digital Services » repose sur 4 grands pôles qui travaillent étroitement ensemble :
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Un pôle marketing et commercial
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Un pôle produits
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Un pôle développement
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Un pôle design
Pour Stanislas de Crevoisier, “les 6 facteurs clés du succès sont : aller vite, faire bien, pas cher et durable, répondre aux besoins du client et avoir de la souplesse pour s’adapter rapidement au changement”. Dans une logique de “make or buy”, l’entreprise n’hésite pas à faire appel à des partenaires pour trouver une compétence ou une technologie dont elle ne dispose pas en interne.
Technip Energies développe des produits de façon itérative, en testant des hypothèses business le plus vite possible, en observant les réactions des clients et en adaptant le produit en fonction de ces réactions. Pour le head of digital services factory de Technip Energies, “l’innovation va avec le risque et le risque va avec l’échec. Les échecs sont donc inévitables. La question c’est : comment limiter leur nombre et leur impact ?”
La réussite d’un projet repose sur la bonne connaissance de ses clients, ainsi que sur la capacité à concilier l’IT et l’innovation digitale. “Comment concilier les équipes IT, qui assurent la continuité business et qui sont souvent réticentes au changement (car cela implique des risques), et les équipes digital et innovation, qui favorisent le changement et testent de nouveaux produits sur le marché ?” Pour faire face à cette problématique, Technip Energies a fait le choix de séparer sa Digital Factory et l’IT, tout en leur faisant “parler la même langue” (même infrastructure, même architecture, mêmes outils, etc.). L’objectif est ainsi de développer les offres sans trop s’éloigner de l’IT et en intégrant les contraintes de production dès le cadrage afin de faciliter leur mise en production. Si certaines Digital Factories passent rapidement la main aux équipes business ou IT pour scale up le projet, celle de Technip Energies continue de maintenir les solutions qu'elle développe, tout en s’appuyant sur l’IT pour l’hébergement, la supervision, et la cyber-sécurité.
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Scenarii et design 3D : lorsque le digital se mêle au chantier
Le digital et la data permettent à l’entreprise de proposer de la valeur sur tout le cycle de vie des usines : “Pour le design, le sujet est de permettre aux clients de prendre les bonnes décisions entre investissements, coûts d’exploitation, performance, et empreinte carbone de l’usine.” Par exemple, pour un client qui souhaite décarboner son usine, Technip Energies propose des scenarii de mise en place de capture du CO2 ou d’électrification des processus de production avec de l’électricité verte. De la même manière, lorsque Technip Energies commence la construction d’une usine, elle en fait un design 3D et pourra régulièrement scanner le site avec des caméras et des lidars et confronter les données récoltées avec le design. Cela permettra de suivre la réalisation du chantier à distance et d’éviter les éventuelles mauvaises surprises, tout en facilitant la future exploitation de l’usine.
“Rendre utilisable l’existant”
Lorsqu’on est une entreprise qui existe depuis 60 ans, mettre la data au cœur des applicatifs ne se fait pas sans quelques difficultés. L'une des problématiques que rencontre Technip Energies est liée à la récupération et l’exploitation des données historiques. L’enjeu est de récupérer et exploiter les données utiles, qui se présentent sous la forme de pdf ou de papiers : “rendre utilisable l’existant est un vrai projet”, pour Stanislas de Crevoisier. Également, l’exploitation de données appartenant à leurs clients est un enjeu pour la société. “Comment donner confiance aux clients pour qu’ils me confient leurs données afin que nous puissions leur apporter de la valeur, tout en leur garantissant une parfaite confidentialité ?”
Si la data est clairement au cœur des applicatifs chez Technip Energies, le leader en ingénierie & technologie continue de mener divers chantiers pour améliorer son offre et s’adapter aux changements fulgurants de son secteur.
